Mlle Peggy,Infirmière

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94, France
Mes patients m'appellent souvent Mlle Peggy ,c'est une façon pour eux d'établir une proximité sans pour autant être trop familiers,une sorte de formule "intermédiaire" entre le tutoiement et le vouvoiement,qui leur convient et que je trouve charmante.Vous l'aurez donc compris ,mon quotidien est de soigner les corps et les âmes,"les petites histoires de Mlle Peggy" sont des brèves de vies,qui vous feront rire,parfois pleurer,souvent réfléchir,enfin qui vous laisseront rarement indifférents,je pense. Ah j'ai oublié de vous dire mais vous avez du le deviner:je suis infirmière,et je pratique mon art à domicile,en petite banlieue parisienne.Je tiens à préciser que par souçi du respect du secret médical auquel je suis soumise,les lieux,les identités des patients et leurs familles,les pathologies sont modifiés,et les faits sont romancés. Toute ressemblance avec des personnes ayant réellement existé est purement fortuite. Bonne lecture!!!

mercredi 23 avril 2014

Les lascars


Quinze heures, je reçois un appel  téléphonique pour réaliser un pansement « en urgence ».
A priori, le patient est un jeune homme, je l’entends assez mal car il est dans un endroit bruyant, très certainement un centre commercial ou une gare.
Il semble stressé et pressé, parle très rapidement et il m’explique qu’il ne peut pas m’indiquer au téléphone les circonstances de l’accident mais il le fera cet après-midi de vive voix.
Après avoir raccroché je reste perplexe quelques instants puis la tournée étant chargée, je reprends mes visites rapidement.
19h00 :j’arrive à l’adresse indiquée, je pousse la porte d’un petit immeuble modeste de cinq étages, il n’y a pas d’ascenseur  mon patient habite au  4ème, je prends donc mon courage à deux mains et je commence mon ascension.
Bizarrement, un pressentiment étrange me met  soudainement mal à l’aise.
L’ambiance qui règne ici est inhabituelle, les portes entrouvertes de certains appartements laissent entrevoir des intérieurs étroits, sombres et démunis, j’entends des éclats de voix et de la musique écoutée beaucoup trop fort.
Il y a de surcroît beaucoup de passages dans ces escaliers, de jeunes hommes pour la plupart regards fuyants, capuches enfoncées jusqu’aux yeux !!!!
Une fois sur le palier du  quatrième étage, je dois me frayer un chemin au milieu d’une bonne quinzaine de jeunes, qui me détaillent avec insistance de la tête aux pieds, ce qui n’est pas pour me rassurer. Le patient m’a précisé que c’était la porte n°6, j’y suis…..un sbire se tient devant et n’a vraiment pas l’air malin. Je lui explique que je suis l’infirmière attendue par Mr Cheet, tous les regards sont braqués sur moi, il fait décidément très chaud ce soir !!!!
Le « vigile » passe un coup de fil succin ce qui me permet de percevoir le son de sa voix, il raccroche, ouvre la porte et me fait signe d’entrer.
A cet instant précis, je déglutis avec difficulté, je sens que je devrais faire demi-tour mais je me sens prise au piège et je rentre…
L’appartement est un squat, un vrai squat de voyou, un squat comme on les voit dans les films avec des bouteilles vides de rhum et de whisky qui jonchent le sol au milieu des mégots de joints écrasés, un canapé sale et éventré trône au milieu de la  pièce, et pour compléter le tableau ,le Pitt bull de rue est assis dans un coin de la pièce.
Il y a plusieurs hommes présents dans cet endroit’ un d’entre eux a la main bandée, il semble être celui qui détient l’autorité dans le groupe.
Je m’avance vers lui, et je me présente.
Il me répond :
« Content de vous voir docteur, j’suis en cavale pour une  p’tite affaire, donc  je ne préférais pas aller à l’hosto, j’me suis mis au vert ici pendant deux trois jours, et je vais avoir besoin d’vos services !!! » dit-il en agitant la main bandée.
Récapitulons : me voilà dans un studio faisant office de planque, entourée de voyous qui paraissent tous aussi frapadingues les uns que les autres dans l’obligation de soigner un type a priori en difficulté temporaire…..

Je sens que je vais avoir des choses à vous  raconter très prochainement !!!!


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