Quinze heures,
je reçois un appel téléphonique pour réaliser
un pansement « en urgence ».
A priori, le
patient est un jeune homme, je l’entends assez mal car il est dans un endroit bruyant,
très certainement un centre commercial ou une gare.
Il semble
stressé et pressé, parle très rapidement et il m’explique qu’il ne peut pas m’indiquer
au téléphone les circonstances de l’accident mais il le fera cet après-midi de
vive voix.
Après avoir
raccroché je reste perplexe quelques instants puis la tournée étant chargée, je
reprends mes visites rapidement.
19h00 :j’arrive
à l’adresse indiquée, je pousse la porte d’un petit immeuble modeste de cinq
étages, il n’y a pas d’ascenseur mon
patient habite au 4ème, je
prends donc mon courage à deux mains et je commence mon ascension.
Bizarrement,
un pressentiment étrange me met soudainement
mal à l’aise.
L’ambiance
qui règne ici est inhabituelle, les portes entrouvertes de certains appartements
laissent entrevoir des intérieurs étroits, sombres et démunis, j’entends des
éclats de voix et de la musique écoutée beaucoup trop fort.
Il y a de
surcroît beaucoup de passages dans ces escaliers, de jeunes hommes pour la
plupart regards fuyants, capuches enfoncées jusqu’aux yeux !!!!
Une fois sur
le palier du quatrième étage, je dois me
frayer un chemin au milieu d’une bonne quinzaine de jeunes, qui me détaillent
avec insistance de la tête aux pieds, ce qui n’est pas pour me rassurer. Le
patient m’a précisé que c’était la porte n°6, j’y suis…..un sbire se tient
devant et n’a vraiment pas l’air malin. Je lui explique que je suis l’infirmière
attendue par Mr Cheet, tous les regards sont braqués sur moi, il fait
décidément très chaud ce soir !!!!
Le « vigile »
passe un coup de fil succin ce qui me permet de percevoir le son de sa voix, il
raccroche, ouvre la porte et me fait signe d’entrer.
A cet instant
précis, je déglutis avec difficulté, je sens que je devrais faire demi-tour
mais je me sens prise au piège et je rentre…
L’appartement
est un squat, un vrai squat de voyou, un squat comme on les voit dans les films
avec des bouteilles vides de rhum et de whisky qui jonchent le sol au milieu
des mégots de joints écrasés, un canapé sale et éventré trône au milieu de la pièce, et pour compléter le tableau ,le Pitt
bull de rue est assis dans un coin de la pièce.
Il y a
plusieurs hommes présents dans cet endroit’ un d’entre eux a la main bandée, il
semble être celui qui détient l’autorité dans le groupe.
Je m’avance
vers lui, et je me présente.
Il me répond :
« Content
de vous voir docteur, j’suis en cavale pour une p’tite affaire, donc je ne préférais pas aller à l’hosto, j’me
suis mis au vert ici pendant deux trois jours, et je vais avoir besoin d’vos
services !!! » dit-il en agitant la main bandée.
Récapitulons :
me voilà dans un studio faisant office de planque, entourée de voyous qui
paraissent tous aussi frapadingues les uns que les autres dans l’obligation de
soigner un type a priori en difficulté temporaire…..
Je sens que
je vais avoir des choses à vous raconter
très prochainement !!!!
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