Après une
nuit courte et agitée, me revoilà sur la route, préocuppée à l’idée de
retrouver mes lascars d’hier.
J’appréhende
le rendez-vous.
Hier soir, lorsque
j’ai défait le pansement de sa main, j’ai découvert une énorme plaie au niveau
de la paume de la main et du pouce qui ressemblait étrangement à une morsure.
Je lui ai
demandé de m’expliquer ce qui s’était passé pour que je puisse le prendre en
charge efficacement et il m’a raconté qu’il avait eu maille à partir avec des
gars « d’une bande adverse » et dans la bagarre, un type l’a
effectivement mordu et lui a carrément
arraché l’intérieur de la paume de la main avec ses dents…..
S’en est
suivi l’intervention de la police, avec laquelle des coups ont été échangés
mais il a réussi à s’enfuir.
La plaie n’est
pas belle à voir mais mon nouveau patient refuse catégoriquement d’aller à l’hôpital
ou de voir un medecin.Il va même jusqu’à me dire : « de toute
façon toubib, infirmière c’est kif kif !!!! »
Peut-être
sauf que là, il lui manque une partie de son anatomie.
J’ai refait
le pansement, en lui précisant les conditions d’hygiène à respecter
strictement.
La journée se
passe et me voici à nouveau en bas de chez mon patient.
Même cirque
que la veille, toujours autant de types louches rodant dans les couloirs, le
sbire affecté à la porte me reconnait et me laisse entrer.
L’endroit est
tellement sale que je ne peux rien toucher, impossible de poser mes affaires
quelque part sans prendre le risque de contacter Ebola !!!
Plaisanteries
à part, j’arrive à trouver une place près du blessé et j’organise un petit plan
de travail pour pouvoir refaire le pansement.
J’enlève les
bandes avec difficulté car la plaie a beaucoup saigné, les compresses sont
collées entre elles, j’ai donc un mal fou à les enlever. Mr Cheet est plutôt tendu
malgré la quantité importante d’alcool ingurgitée.
Je le fais
parler pour détourner son attention du soin, je lui explique qu’il faut
absolument mette en place une surveillance médicale régulière car étant donné l’importance
de la plaie, avec un traitement antibiotique, un rappel de vaccination
éventuel.
Je lui
précise que je connais un médecin qui se déplacera sans problème.
A ma grande surprise,
il accepte.
Rendez-vous à
18h pour le lendemain.
Nouvelle journée,
il est 17h00, je commence ma phase de concentration pour le rendez-vous de Mr
Cheet, mon téléphone sonne, « numéro privé » s’affiche à l’écran,
je peste en décrochant, persuadée que c’est encore un appel pour « m’aider
à défiscaliser »….
-« allo Doc,
pas ce soir, j’vous rappelle, j’ai un empêchement !!! »
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